Le président des États-Unis envisage d’appliquer de nouvelles taxes douanières sur les importations de véhicules, de camions et de pièces détachées aux États-Unis. À sa demande, le département du Commerce américain a consulté les particuliers et entreprises au sujet des risques potentiels associés à un tel projet. Les acteurs du secteur et les collectionneurs de voitures, particulièrement inquiets, ont exprimé leur opposition au projet de Donald Trump. Le public avait jusqu’à fin juin pour soumettre ses commentaires.
Les acteurs de l’industrie automobile unanimement opposés au président
Parmi les détracteurs du plan, General Motors, premier constructeur américain, a remis une note dans laquelle il insiste sur les conséquences négatives d’un tel plan sur sa compétitivité face aux firmes étrangères. Il prévient qu’une augmentation du coût des pièces détachées enchérirait ses véhicules et pourrait le conduire à supprimer des emplois, sans compter le risque que les pays partenaires prennent des mesures de rétorsion.
En effet, une mesure similaire portant sur les importations d’acier et d’aluminium, justifiée par Donald Trump par la nécessité de protéger l’industrie nationale, a déjà entraîné des représailles de l’Union européenne, du Mexique, du Canada, de la Turquie et de l’Inde.
Toyota Motor North America anticipe pour sa part une hausse des coûts notable, aussi bien des véhicules fabriqués à l’étranger que ceux construits localement avec des composants produits ailleurs, comme son modèle Camry.
De son côté, l’Association nationale des constructeurs a expliqué que ces barrières commerciales nuiraient à l’ensemble du secteur manufacturier américain, et plus largement, affecteraient la croissance économique et la création d’emplois.
Les collectionneurs réclament une exemption
Outre les constructeurs, les collectionneurs de véhicules ont été nombreux à s’exprimer, notamment pour réclamer l’exclusion des véhicules anciens et de leurs pièces du champ d’application du texte. Pour l’un d’entre eux, les voitures d’époque et de collection n’ont aucun impact sur la sécurité nationale. Or, elles font vivre une importante industrie qui regroupe des importateurs de voitures américaines de collection amateurs et professionnels, mais également des maisons d’enchères, ainsi que des ateliers de restauration et de réparations.
Dernièrement, l’Association des fabricants de pièces d’automobile du Canada a évoqué un « Carmageddon » si les véhicules et les pièces automobiles importés du Canada venaient à être soumis à une taxe de 25 %.
La prochaine étape pour l’administration Trump sur ce dossier consiste en des auditions avant la rédaction du rapport et des recommandations du département à l’intention de la Maison-Blanche.